Lors d’un point de presse organisé jeudi 05 decembre au Salon Bleu de l’Immeuble du Gouvernement, le ministre de la Santé Publique, Hygiène et prévoyance sociale, Dr Samuel Roger Kamba a fait le point sur l’apparition d’une maladie non encore identifiée dans la zone de santé de Panzi, située à 417 km de Kenge, dans la province du Kwango.
À l’en croire, ses services ont été alertés en fin de semaine dernière au sujet d’une maladie qui touche cette région reculée, difficile à accéder notamment pendant la saison des pluie à deux jours de route de Kenge. La maladie se serait déclarée depuis le 24 octobre 2024. À ce jour, 27 décès ont été signalés dans les structures de santé dont 10 en raison d’un manque de transfusion sanguine.
La communauté locale a rapporté 44 cas supplémentaires, et 382 cas ont été confirmés.
Dès l’alerte, une première équipe d’urgence, composée du médecin provincial du Kwango, de trois épidémiologistes, d’un laborantin et de deux experts, a été envoyée sur place pour permettre de réaliser une première évaluation de la situation.
Une seconde évaluation a été effectuée le 3 décembre 2024 par les autorités sanitaires nationales. Bien que les résultats des tests en laboratoire soient encore attendus, les premières informations indiquent 27 décès dans les structures sanitaires et 40 autres décès rapportés par la communauté.
Les symptômes observés sont similaires à ceux de la grippe saisonnière, notamment la fièvre, la toux, le nez qui coule, les maux de tête et les courbatures. Certains cas présentent des signes de détresse respiratoire et d’anémie. Ces éléments permettent d’écarter, pour l’instant, l’hypothèse de la COVID-19 et d’orienter les investigations vers une possible épidémie de grippe saisonnière sévère.
La zone concernée est particulièrement vulnérable, ayant été fragilisée par une épidémie de fièvre typhoïde il y a deux ans. De plus, l’approvisionnement en médicaments y demeure problématique, et la malnutrition infantile est un phénomène préoccupant, avec 61 enfants en situation de malnutrition recensés dans cette région. Environ 40% des enfants sont actuellement affectés par cette maladie d’origine encore inconnue.
Les résultats des analyses sont attendus dans un délai d’environ trois jours. Dans l’entre temps, une équipe centrale du Ministère de la Santé se prépare à se rendre sur place pour renforcer les actions de réponse. Dès la réception des résultats, le Ministère de la Santé déterminera la stratégie à adopter pour contrôler cette situation préoccupante.
Le ministre a réaffirmé que l’alerte est maximale et que des mesures seront prises dans les plus brefs délais. Par ailleurs, une cartographie des symptômes est en cours pour aider à identifier plus précisément la maladie en question.
Profitant de l’occasion, Dr Samuel Roger Kamba, assisté du directeur Dieudonné Mwamba, a également fait le point sur la situation du Mpox, qui est en voie de stabilisation. De près de 800 cas enregistrés à la 48e semaine, ce nombre est désormais réduit à 400 à la 49e semaine, a-t-il déclaré. La participation récente de la RDC à une conférence sur la lutte contre le Mpox au Congo-Brazzaville a permis d’améliorer la stratégie de vaccination.
La deuxième phase de vaccination dans les six premières provinces concernées par cette action débutera la semaine prochaine, a annoncé Dieudonné Mwamba.
Le Ministère de la Santé Publique reste pleinement engagé à maîtriser cette situation et met tout en œuvre pour protéger la population.
Patrick LOKONI